Désormais à Toulouse (Haute-Garonne), les prairies urbaines sont devenues la règle. Pourtant, en 2014, Jean-Luc Moudenc de retour au Capitole promettait d'en finir avec "les herbes folles" que laissait pousser son prédécesseur à la mairie, le socialiste Pierre Cohen. A peine 10 ans plus tard, la mairie fait campagne pour "laisser pousser pour préserver la biodiversité".
Depuis quelques jours, les panneaux publicitaires à Toulouse (Haute-Garonne) voient fleurir le slogan "Nous laissons pousser pour préserver la biodiversité". Un message de la municipalité toulousaine afin d'expliquer pourquoi certains parterres ne sont pas tondus, en laissant courir les herbes.
Il fût un temps où l'actuelle majorité n'était pourtant pas favorable à ce type de pratiques. Revenons en 2014. Jean-Luc Moudenc, de retour au Capitole, veut tourner la page écologiste de Pierre Cohen et son équipe. Il veut en finir avec "les herbes folles", les espaces jugés à l'abandon où prolifèrent les animeaux nuisibles et les déchets alimentaires.
"Des jachères inaccesibles, attirant les déchets et sources d'allergies". Ces propos sont de Jean-Luc Moudenc lui-même, en 2014. Dans son programme pour reconquérir la mairie, il promettait de "supprimer les herbes folles". On pouvait donc s'attendre à ce que les prairies urbaines et autres espaces verts laissés en jachère, chers à la précédente majorité socialiste et écologiste, soient détruits. Non seulement elles ne l'ont pas été mais aujourd'hui, la municipalité de droite entend les préserver et les promouvoir.
"La méthode est restée toujours la même : laisser les plantes pousser là où c'est possible, mais tondre là où c'est attendu de la part des habitants, affirme Clément Riquet, conseiller municipal délégué aux espaces verts à la mairie de Toulouse. Si la surface des espaces verts non tondus a augmenté, c’est parce que la perception de la nature en ville qu’ont les habitants a évolué. La Mairie de Toulouse pratique une gestion différenciée de ses jardins et espaces verts. Elle consiste à faucher l’herbe tardivement, moins souvent et à laisser la végétation se développer naturellement dans certains endroits d’un jardin pour favoriser la biodiversité."
Finis donc ces "herbes folles" "attirant les déchets et sources d'allergies". L'ancienne conseillère municipale de gauche Isabelle Hardy ne se prive pas d'ailleurs pour le souligner sur les réseaux sociaux, comme le montre ce tweet.
Aujourd’hui, la campagne d'affichage est omniprésente dans la ville. Photos à l'appui, "À Toulouse nous laissons pousser pour préserver la biodiversité".
Dans un clip de 2022 diffusé sur Youtube, Mairie et Métropole de Toulouse souhaitent "répondre aux besoins des citoyens tout en protégeant la biodiversité." Chaque espace vert est entretenu selon l'usage qui est le sien.
Les prairies urbaines sont restées et selon l'élu à la mairie en charge des espaces verts, "le travail est fait de façon encore plus fine, en tenant compte des usages, et des remontées de terrain. Par exemple, les abords des allées, des différents mobiliers ou les zones où les enfants ont l’habitude de jouer, sont fauchés de façon régulière pour que les habitants se sentent toujours les bienvenus dans les espaces verts. Certains sites peuvent ne pas non plus se prêter aux prairies urbaines, par exemple les jardins historiques."
Le vent écologiste souffle donc sur le Capitole alors que les Verts ont loupé de peu leur retour aux affaires. Le végétal fait son come-back au centre ville, la mairie lance son plan "100 000 Arbres, pour adapter la ville au changement climatique et améliorer le cadre de vie des habitants", pendant que des moutons pratiquent chaque année l'éco-pâturage sur des dizaines d'hectares aux Argoulets. 7 ovins vivent aussi à l’année à l’usine de dépollution des eaux usées de Ginestous-Garonne, permettant ainsi d’entretenir de manière écologique 17 000 m² d’espaces verts.
Même s'ils n'ont finalement pas élu un maire écologiste en la personne d'Antoine Maurice, les Toulousains veulent du vert et de la biodiversité dans l'enceinte de la ville. Selon Clément Riquet, "d'avril à juin 2022, la Mairie de Toulouse a recueilli l’avis des habitants et usagers des parcs et jardins municipaux. Il en ressort que 95% se sont dit satisfaits de l’entretien des pelouses. 95% sont également satisfaits de la préservation de la biodiversité. 71% ont une perception positive des zones non tondues ou non fauchées dans les parcs et jardins. Enfin, 80 % des Toulousains prononcent pour la gestion différenciée dans les jardins de la ville."
Cette politique ne fait pas que des heureux. Certains automobilistes se plaignent du manque de visibilité à certains endroits à cause des herbes hautes. D'autres déplorent que ces prairies de ville soient devenus des poubelles en tous genres difficiles d'entretien pour les agents municipaux. Gare également aux risques d'incendies lorsque ces herbes sècheront.
Laisser faire la nature pour préserver la biodiversité n'a rien de facile et demande de la vigilance. En tous cas, les prairies urbaines n'ont plus de couleurs politiques à Toulouse.
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