PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP
Au 76e Festival de Cannes, Robert De Niro a comparé, ce dimanche 21 mai, Trump au personnage machiavélique qu’il incarne dans le film Killers of the Flower Moon.
CULTURE - Ça lui brûlait la langue. Robert De Niro a essayé, mais n’a pu se retenir de citer ce dimanche 21 mai le nom de Donald Trump. Il a comparé l’ex président américain au personnage machiavélique qu’il incarne dans le film Killers of the Flower Moon, lors d’une conférence de presse.
Dans ce long-métrage de Martin Scorsese, présenté samedi à Cannes, l’acteur de 79 ans joue William Hale, surnommé « King », un homme d’affaires avide d’or noir qui ourdit une terrible machination pour spolier des revenus de leur pétrole une communauté amérindienne de l’Oklahoma, les Osage, dans les années 20. Un scénario inspiré de faits réels, comme nous vous l’expliquons dans la critique que vous pouvez retrouver ici.
« Je ne prononcerai pas son nom »
Il s’appuie pour ce faire sur le naïf Ernest Burkahrt (Leonardo DiCaprio), embringué dans la conspiration. « Je ne comprends pas grand-chose à son sujet, pourquoi il les trahit... », a expliqué l’acteur emblématique de Scorsese, qui construit une relation de confiance avec les Osage avant d’orchestrer des dizaines de meurtres.
« Mais on a beaucoup mieux compris cela après la mort de George Floyd, avec ce racisme systématique, et c’est ce dont il s’agit ici », a ajouté De Niro, évoquant le décès en 2020 à Minneapolis de cet Afro-Américain, mort asphyxié sous le genou d’un policier.
« C’est la banalité du mal, la chose à laquelle nous devons faire attention. Nous savons tous de qui je vais parler, je ne prononcerai pas son nom », a encore promis l’interprète inoubliable de Taxi Driver.
Opposant au président américain
Mais quelques minutes plus tard, De Niro, opposant notoire à l’ancien président américain, n’a pu se retenir : « C’est comme avec Trump, je devais le dire. Il y a des gens qui pensent qu’il peut faire un bon boulot. Imaginez à quel point c’est fou », a-t-il lancé.
Violence sourde, règlements de compte et trahisons : Killers of the Flower Moon, présenté en avant-première mondiale sur la Croisette, transpose l’univers des plus grands films de Martin Scorsese sur les terres poussiéreuses de cette tribu indienne au début du XXe siècle.
Avec sa réalisation fastueuse, à la hauteur du budget pharaonique de 200 millions d’euros, et ses images léchées, cette fresque prend son temps (3 h 26) pour souligner, meurtre après meurtre, les dynamiques coloniales et racistes qui ont perduré aux États-Unis au XXe siècle.
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