Un pari audacieux, mais gagné pour TF1 ! Alors que la série américaine This is Us n’a pas réussi à trouver son public sur M6, la première saison de son adaptation française Je te promets a réalisé de très bonnes audiences avec en moyenne 4,04 millions de téléspectateurs sur TF1. À l’occasion du lancement de la saison 2 ce lundi sur TF1, Marilou Berry, qui incarne avec justesse et délicatesse la touchante Maud et, nouveauté, coréalise cette nouvelle salve d’épisodes, revient pour 20 Minutes sur cette expérience dense qu’elle adorerait poursuivre en saison 3.
Quelles ont été les réactions après la diffusion de la première saison ?
J’ai eu des super retours ! Les gens étaient très touchés. Je revenais à quelque chose moins dans la comédie, avec laquelle j’ai commencé ma carrière il y a vingt ans avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Les gens avaient peut-être zappé cette partie de mon éventail de jeu. J’ai reçu plein de messages de gens qui pourraient être mes parents, mes amis et même mes enfants. Nombreux sont ceux qui suivent Je te promets avec leurs enfants. Je suis surprise et touchée d’avoir un public aussi transgénérationnel.
Comment se sont passées les retrouvailles avec votre personnage, Maud ? Qu’est-ce qui vous plaît chez elle ?
Maud est en même temps très proche et très loin de moi. J’ai énormément de points communs avec elle : j’ai perdu mon père, je suis grosse et j’ai un petit frère adoptif qui se trouve être noir comme Mathis. Le reste est très différent. Je n’ai pas vécu la même chose. Je ne suis pas du tout au même stade que Maud vis-à-vis de son corps et de sa place dans la société. Je suis mieux dans mes baskets, épanouie et sûre de ce que j’aime ou pas et de ce que je veux. Maud est en pleine renaissance. À l’aube de ses 40 ans, elle se dit, finalement assez tard : « Il faut que je me sorte un peu les doigts et que j’aille affronter la vie. » Je suis un peu plus avancée…
Aux Etats-Unis, Chrissy Metz, l’interprète de Kate dans « This is Us », le personnage équivalent de Maud dans « Je te promets », est devenue un symbole de la positivité corporelle, avez-vous l’impression de faire bouger les lignes ?
Cela fait vingt ans que je fais ce métier et je n’ai pas l’impression que les lignes ont beaucoup bougé. Le body positive est tellement un truc de marketing. Toutes les grandes marques prennent des gens dits « atypiques », qui sont en réalité une majorité. C’est une mascarade, parce que dans le métro, dans les magazines, à la télé, on ne voit pas ces gens-là, à part moi et quelques happy few. Cela avance, mais pas tant que ça. Pour les marques, mettre une personne brûlée, unijambiste ou une grosse dans une pub sur Instagram pour se proclamer du body positive, c’est facile. Je ne me retrouve pas dans ce mouvement. La lutte pour l’égalité homme femme et la place dans la société de la diversité quelle qu’elle soit, c’est concret. Moi, j’essaye de défendre quelque chose qui va parler aux gens qui sont concernés, et qui permettra peut-être d’éduquer un tout petit peu les gens qui ne le sont pas.
Quel est l’état d’esprit de Maud en ce début de saison 2 ?
Un peu bélier, elle fonce… Dans le tas parfois. Elle y va, mais un peu tête baissée. C’est assez maladroit, mais elle a le mérite d’y aller. C’est maladroit et en même temps, plein d’amour à chaque fois. Maud n’est ni méchante, ni manipulatrice. Elle est dans l’instant et se projeter lui fait peur.
Cette saison explore la question du deuil paternel, n’est-ce pas difficile à jouer ?
Ce n’est pas difficile à jouer, mais ce n’était pas une période facile. Je ne pensais vraiment pas pouvoir être perturbée par l’interprétation de mes personnages, mais je me suis rendu compte avec le temps que si on joue un personnage deux ou trois jours, ça va, mais quand on y passe quatre mois, c’est différent. On s’imprègne forcément de son état, de son rythme. Quand je passe quatre mois dans la peau de Maud qui pleure la mort de son père, pour laquelle elle se sent coupable, je ne rentre pas le soir à la maison dans le même état que quand je joue, comme en ce moment, Marianne, une juge d’instruction beaucoup plus enlevée, dans une autre énergie.
Cette saison explore aussi les relations de Maud et sa mère chanteuse, était-ce difficile de vous construire en tant qu’actrice avec une mère actrice ?
Pas du tout ! Et j’ai même beaucoup de mal à imaginer cette trame-là autour de Maud. J’en ai discuté avec les auteurs. Maud me paraît puérile dans sa tête et dans son évolution sociale. Elle a envie d’essayer de devenir chanteuse. A 38 ans, ce n’est pas forcément le genre de choses que l’on fait. Elle a cette immaturité que j’ai moins. J’ai d’autres défauts, mais pas celui-ci. Je n’ai pas le même rapport à ma mère. On n’est ni dans la rivalité, ni dans le côté copines. On a vraiment une relation mère fille très banale et plutôt équilibrée.
Tout commence par une histoire d’audition pour Maud, avez-vous puisé dans vos expériences personnelles ?
Oui, un peu. J’ai une particularité, j’ai passé assez peu d’auditions dans ma vie et celles que j’ai passées, je les ai eues presque toutes. J’ai auditionné pour mes deux premiers films. Après, c’étaient des rencontres et des propositions. En France, contrairement aux États-Unis, les acteurs connus n’en passent plus. Je regrette réellement ça ! C’est pour ça qu’il y a une sorte de consanguinité dans le métier et qu’on fait toujours un peu la même chose. J’adorerais passer des auditions. D’ailleurs, je passe le message ! En tant que réalisatrice, j’ai envie de voir des acteurs en audition pour les découvrir dans d’autres registres et pour pouvoir persuader mon producteur.
Interprétez-vous certains morceaux que Maud chante ?
Ce n’est pas ma voix. Je voulais que Maud ait une progression dans sa voix et qu’elle chante vraiment bien. Si j’avais les capacités vocales que je désire pour Maud, je serais chanteuse ! Je chante bien, j’aime ça. Si j’avais eu du temps pour travailler, pourquoi pas ? La préparation est très courte. Je n’avais pas envie de pénaliser mon personnage. J’ai donc demandé une doublure pour ma voix. On a trouvé cette super jeune femme, Juliette Moraine, qui a participé à The Voice et a terminé 2e des sélections pour l’Eurovision en 2021. Cela m’a permis de me détendre là-dessus et d’être sereine, d’autant plus que je coréalise.
Comment s’est passé la collaboration avec votre coréalisateur, Renaud Bertrand ?
On aurait pu se répartir les épisodes, mais cela oblige à revenir plusieurs fois dans les décors. Logistiquement parlant, ce n’est pas agréable, ni pour les acteurs. Je voulais qu’une seule personne bouge, le réalisateur. En France, cela ne se fait pas beaucoup parce que le réalisateur est sacro-saint. Dans une série, cela a tout son sens, puisque les épisodes ne sont pas l’expression d’un point de vue artistique d’un réalisateur, mais l’expression d’une charte, d’une grammaire qui se développe sur 12 épisodes et sur plusieurs saisons. Renaud Bertrand, c’est quelqu’un que j’adore, on avait déjà travaillé ensemble sur Mystère place Vendôme pour France Télévisions. C’était vraiment un vrai coup de cœur réciproque.
Êtes-vous partante pour la saison 3 ? Toujours à la réalisation ?
Pour le moment, je ne sais pas, cela dépend des audiences. Mais je l’espère, bien sûr. Réaliser, je ne sais pas, cela va dépendre de mon emploi du temps. Mais j’adorerais que cela continue ! C’est le public qui décide.
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