Search

La mort de Patrick Dupond, danseur étoile « hors normes » et « talent insolent » - Le Monde

Patrick Dupond dans « Le Lac des cygnes » sur une choréographie de Vladimir Bourmeister, à l’opéra Garnier à Paris, en 1992.

Dès l’annonce de la mort de Patrick Dupond, danseur étoile de l’Opéra national de Paris, les déclarations spontanées, très émouvantes, de la nouvelle génération d’interprètes de l’institution parisienne se sont croisées sur les réseaux. « Merci d’avoir brillé si fort », s’exclame Hugo Marchand sur son compte Instagram. « Merci pour tout ce que tu as apporté à la danse et à nous jeunes danseurs », écrit Mathias Heymann. « Une légende », résume Léonore Baulac, soulignant l’aura de cette figure du spectacle vivant, tandis que Marie-Agnès Gillot témoigne de son émotion en déclarant « je pleure mon cher Patrick ». « J’ai intégré le corps de ballet de l’Opéra alors qu’il venait d’être nommé directeur en 1990, confie-t-elle, jointe par téléphone. J’avais 14 ans et demi. J’étais très impressionnée de le rencontrer car c’était mon idole. Il m’a soutenue. C’était quelqu’un de délicieux. Il m’a appris que tout est possible dans la danse comme dans la vie. »

Illustré de photos et de vidéos d’archives superbes, ce bouquet d’hommages intenses salue une personnalité magnétique et forte, populaire dans le monde entier, dont le talent embrase encore les esprits. Patrick Dupond, mort le vendredi 5 mars, d’une « maladie foudroyante » selon son entourage, avait 61 ans. « Il a beaucoup compté pour la danse, commente Brigitte Lefèvre, directrice de la danse à l’Opéra de Paris de 1995 à 2014. Il était hors normes, brûlant, avec de l’appétit pour tout. Il jouait avec la technique, ce que tout le monde ne peut pas faire. »

« C’est le dernier à avoir soulevé les foules »

Ce don, Patrick Dupond, né le 14 mars 1959 à Paris, le sculpte auprès de Max Bozzoni (1917-2003) qui l’accompagnera tout au long de sa carrière. Il intègre à l’âge de 10 ans l’Ecole de danse de l’Opéra, dirigée par Claude Bessy à partir de 1972. « Il était exceptionnel, affirme-t-elle, très émue. C’est le dernier à avoir soulevé les foules. Il possédait une qualité de saut fantastique. Il était surtout heureux de danser et de rendre le public heureux aussi. » Vite, il intègre le Corps de ballet de l’Opéra en 1975. Un an après, il décroche la médaille d’or au Concours international de Varna (Bulgarie) : il est le premier français à obtenir cette récompense et ouvrira la voie à ses collègues qui s’y précipiteront ensuite.

Promu premier danseur en 1979, il est nommé étoile dans Vaslaw, chorégraphié pour lui par John Neumeier autour de la figure de Nijinski, en 1980. Jusqu’en 1987, année où il quitte la compagnie une première fois, Patrick Dupond enchaîne ballets classiques (Le Lac des cygnes, Don Quichotte…) et pièces variées signées Maurice Béjart, Roland Petit ou Heinz Spoerli. Il multiplie les collaborations de haute volée avec les chorégraphes américains Alvin Ailey, Robert Wilson, Alwin Nikolaïs.

Il vous reste 61.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Let's block ads! (Why?)

En savoir plus et une source d'actualités ( La mort de Patrick Dupond, danseur étoile « hors normes » et « talent insolent » - Le Monde )
https://ift.tt/3biVTeo
Divertissement

Bagikan Berita Ini

0 Response to "La mort de Patrick Dupond, danseur étoile « hors normes » et « talent insolent » - Le Monde"

Post a Comment

Powered by Blogger.