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Gainsbourg: un business sans flamboyance pour l'artiste provoc - BFMTV

Les quatre enfants de l'artiste gèrent les droits d'auteur des centaines de chansons écrites. Pour autant, personne ne cherche à tirer sur la corde, en limitant l'exploitation.

Un héritage à la hauteur du personnage? Si Serge Gainsbourg, dont on commémore l'anniversaire de la mort, était réputé flambeur, il avait la dépense sélective: notes de taxis extravagantes, pourboires à plusieurs zéros, facture de boîtes de nuit à rallonge… Pas de yacht ou de villa clinquante pour l'artiste, disparu en 1991. 

Et pour l'héritage, le business posthume se résume surtout à la gestion des droits d'auteur. Il faut dire que la succession a été compliquée, comme le racontait sa fille Charlotte au Parisien en 2018. "Mon père nous a laissés dans un flou total. C'est ce qu'il voulait: après moi le déluge" explique-t-elle. 

Les droits d'auteurs sont regroupés au sein d'une société d'édition, Melody Nelson Publishing, dont ont hérité les quatre enfants de Serge Gainsbourg: les discrets Natacha et Paul, nés dans les années 1960 issus d'un deuxième mariage, Charlotte, fille de Jane Birkin et Lulu, lui aussi artiste. Les quatre héritiers sont donc les bénéficiaires des royalties des chansons écrites. 

Et Melody Nelson Publishing affiche des revenus solides et réguliers: un bénéfice net de 210.000 euros en 2019. 263.000 euros en 2018, 167.000 euros en 2017, 237.000 euros en 2016… 

Des héritiers sélectifs

En réalité, les enfants de Gainsbourg n'ont jamais réellement cherché à tirer sur la corde. "Ils ont pour lui un énorme amour filial, totalement désintéressé" expliquait un proche à Libération. "Jamais ils ne s'intéressent à la somme d'argent qui pourrait leur revenir." Pas de merchandising à outrance, des projets triés sur le volet. A l'exception de Guerlain qui utilise la chanson "Initials B.B" (Gainsbourg cite le parfum dans la chanson), peu de marques peuvent espérer profiter du son Gainsbourg.  

L'année dernière, Samsung a néanmoins réussi à obtenir l'utilisation de "Comic Strip" pour promouvoir son nouveau téléphone. Et pas n'importe lequel: le révolutionnaire Galaxy Z Flip pliable, le tout dans une publicité diffusée pendant les Oscars… Gainsbourg se vend donc comme un produit d'exception. 

Face aux rentes pharaoniques héritées de Johny Hallyday ou Claude François (dont le chiffre d'affaires se compte en millions d'euros par an), le business Gainsbourg s'avère donc plutôt modeste.

Côté patrimoine, la demeure familiale du 5, rue Verneuil, dans le 7ème arrondissement, sera transformée en musée pour éviter tout litige entre les enfants. "Il faut que ce soit un lieu vraiment ancré dans le patrimoine parisien, que ce soit accessible" a récemment expliqué Charlotte Gainsbourg à l'AFP, espérant une ouverture en fin d'année. Héritiers d'un provocateur, les enfants ont choisi de ne pas faire de vagues.  

Thomas Leroy Journaliste BFM Business

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